Éditer Descartes aujourd’hui (table ronde)
Table ronde du 17 novembre 2018 à l’occasion de la parution des Méditations, Objections et Réponses (Œuvres complètes, vol. IV-1 et 2), édition dirigée par Jean-Marie Beyssade et Denis Kambouchner, Paris, Tel-Gallimard, octobre 2018.
Avec la participation de :
- Michelle Beyssade, maître de conférences honoraire à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Frédéric de Buzon, professeur émérite à l’Université de Strasbourg
- Denis Kambouchner, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Emanuela Scribano, professeur à l’Université de Venise Ca’ Foscari
Pourquoi et comment, aujourd’hui, réaliser une nouvelle édition des Œuvres complètes de Descartes ? La question peut être posée en référence à la grande édition Adam-Tannery, achevée voici un peu plus d’un siècle (1913), et qu’il ne s’agit pas de remplacer (même si elle doit pouvoir un jour être refaite). En l’espace d’un siècle, les études cartésiennes ont connu un essor spectaculaire, que ce soit en France, en Europe ou sur d’autres continents. La connaissance philologique de l’œuvre n’a donc cessé de s’enrichir, y compris par de nouvelles découvertes, telle celle du manuscrit de Cambridge (encore inédit) pour les Regulæ ad directionem ingenii. Dans le même temps, selon un paradoxe qui demande à être mesuré, la présence de Descartes dans la culture académique n’a cessé de régresser. De là, pour toute nouvelle entreprise d’édition complète, un quadruple impératif s’ajoutant à ceux de l’exactitude et de l’exhaustivité textuelles : fiabilité des traductions nouvelles ; réexamen des traductions anciennes ; lisibilité optimale ; ouverture maximale de l’annotation sur les recherches anciennes ou récentes, notamment quant à la culture du premier XVIIe siècle.
La présente séance permettra d’aborder plusieurs des questions techniques et philosophiques associées à cette entreprise. On reviendra sur l’historique de l’édition en cours de parution (Michelle Beyssade), sur les divers types de problèmes de traduction (Michelle Beyssade, Frédéric de Buzon), ainsi que sur la manière dont l’image ou les images de l’œuvre de Descartes peuvent être par là soumises à révision (Denis Kambouchner). Emanuela Scribano s’exprimera sur l’apport scientifique de la nouvelle édition.
Séance publiée Bulletin 2018 112 4